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Fistularia commersonii

Noms communs français : 

Poisson flûte, fistulaire à points bleus, cornette à taches bleues, poisson-flûte lisse 

Classification : 

Règne : Animale 

Embranchement : Chordés 

Classe : Actinoptérygiens

Ordre : Gasterosteiformes

Famille : Fistulariidae

Genre : Fistularia 

Espèce : commersonii

Description 

Fistularia commersonii est un poisson marin qui appartient à la famille des Fistulariidae. Ce poisson possède un corps extrêmement mince et effilé depuis la tête jusqu’à la queue, ce qui lui a valu son nom de « poisson flûte ». Il présente une peau lisse et une longue tête. Sa bouche munie de dents très acérées se trouve à l’extrémité d’une structure tubulaire formée par les deux mâchoires soudées. La teinte observable sur son dos est généralement verdâtre et ses flancs sont parfois dotés de deux lignes bleutées ainsi que de deux rangées de taches bleu. Son ventre présente des nuances argentées à blanchâtre.  Les nageoires dorsale et anale sont de petite taille, triangulaires, très reculées et symétriques. Ces nageoires sont d’une teinte rosée ou orangée et deviennent transparentes à leur base. La nageoire caudale est très fourchue et possède deux rayons médians caractéristiques, très allongés et filamenteux, formant un long filament blanc caudal. Cette structure à l’apparence d’un fouet se termine par une pointe. Les grands individus en méditerranée peuvent atteindre jusqu’à 120 cm de long. [8,16,19]

Eléments de reconnaissance 

Homochromie 

Le poisson flûte se distingue facilement par son corps extrêmement mince et effilé, son filament caudal à l’extrémité de queue et par sa petite bouche à l’extrémité des mâchoires soudées. [15]

Ce poisson est capable d’homochromie avec le milieu où il vit. Il s’agit d’une stratégie évolutive de camouflage par mimétisme consistant à ressembler par les couleurs à l’environnement proche. En adoptant une coloration disruptive, le poisson parvient à rendre moins évident à différencier les limites externes de son corps avec l’environnement afin de confondre ses prédateurs ou ses proies. [22]

Le transformation du poisson suivant de très près sa rencontre avec le poisson rayé (entouré en rouge) s'observe nettement sur ce montage photo. 

Biotope

Le plus souvent, le poisson flute est observé à proximité des récifs rocheux. Il affectionne également les fonds mixtes de la zone infralittorale, entre les zones sablonneuses et les herbiers de Posidonie. Il n’hésitera pas à s’aventurer dans les fonds de faibles profondeurs. Ce poisson qui peut évoluer dans une eau comprise entre 15 et 30°C, vit en solitaire ou alors forme des bancs de 10 à 20 individus. [20]

La poisson flûte se reproduit par fécondation externe. La période de reproduction s’étend sur plusieurs mois, de mai à octobre précisément avec un pic d’activité en août. La période de frai débute à une température moyenne de 22°C. Cette espèce ovipare rejette ses œufs en pleine eau. Les œufs donnent des larves qui au départ ne possèdent pas leur filament blanc caudal. Le stade planctonique est long chez les larves et permet de favoriser la dissémination de l’espèce. [8,15,20]

Reproduction 

©Philippe BOURJON - Doris.ffessm.fr

Le poisson flûte se rencontre dans les eaux tropicales de la zone Indopacifique, mer rouge incluse mais également dans le centre de l’Océan pacifique oriental du Mexique au Panama. Récemment, il a fait son apparition en Méditerranée depuis la mer Rouge en empruntant le Canal de Suez. Le poisson Fistularia commersonii est donc considéré comme une espèce lessepsienne. En 2007 puis en 2009 il a été aperçu sur les côtes méditerranéennes françaises. [17,18]

Historique de son introduction : 

Lorsqu’il vit en banc, le poisson flute devient un prédateur très agressif et très vorace. Chasser en banc, lui permet une meilleure réussite lors des chasses. La forme aplatit verticalement de son corps lui confère un atout pour la prédation. En effet, sa future proie, lorsqu’elle lui fait face, ne peux voir seulement qu’une partie très réduite de son corps. Il adopte donc une chasse furtive, très discrète afin de rapprocher facilement des proies sans être vu. Ce poisson se nourrie d’alevins, de poissons benthiques de petites tailles, de mollusques qu’il happe de sa bouche protractile.  Ce sont essentiellement des poissons au stade juvénile qui ne dépassent pas les 100mm. Il s’attaque à des espèces natives qui peuvent être commercialement importantes.

Il consomme préférentiellement en méditerranée : des bogues (Boops boops (Sparidé)), des picarels (Spicara smaris(Centracanthidés)) et des rougets de vase (Mullus barbatus-Mullidés)). Sa grande capacité de propagation couplée à un développement rapide de son abondance risque d’engendrer des effets nuisibles sur les communautés autochtones de poisson dont il se nourrit.

Fistularia commersonji devient systématiquement l’un des principaux prédateurs dans les mers envahies et colonisé par l’espèce. Les adultes de l’espèce, en exploitant plus efficacement et rapidement les ressources locales, entrent également en concurrences avec les espèces piscivores autochtones. Le poisson flûte a donc un fort impact sur la structure des écosystèmes qu’il envahit. [16,17,21]

Impacts ecologiques 

Impact Economique

Le poisson flûte Fistularia commersonii a un impact qui est négligeable sur les pêcheries commerciales dans la région Indo-Pacifique. En Méditerranée, ce poisson comestible est pourtant généralement peu apprécié. Le plus souvent, les spécimens attrapés par les pécheurs sont aussitôt relâchés ou réduits en farine de poisson (alimentation animale, amorce de perche. Toutefois, sur les marchés de l’est de la mer, l’importance économique de cette espèce augmente de jours en jours. Sa chair dépourvue d’épines est blanche et couteuse. Les consommateurs s’habituent peu à peu à sa forme allongée si particulière. [8]

Gestion

Ériger une barrière de salinité dans le canal de Suez afin de réduire le nombre d’arrivée des poissons flûtes en Méditerranée en provenance de la mer Rouge. 

Dans les aires marines protégées, une éradication précoce des nouvelles populations par la pêche à la main ou à l’aide d’un harpon est suggéré.[8]

Lien vers les 2 autres espèces invasives : 

©Hannes Grobe/AWI

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