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Lien vers les 2 autres espèces invasives : 

Mnemiopsis-leidyi

L'efficacité de sa reproduction et la polyvalence de son mécanisme alimentaire très furtif a fait de M. leidyi une espèce notoirement destructrice et envahissante quand elle n'est pas elle-même contrôlée par ses prédateurs. Selon, UICN (2005), cette espèce figure parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde.  [8]

Classification:

Règne : Animal 

Embranchement : Ctenophora

Classe : Tentaculata 

Ordre : Lobata 

Famille : Bolinopsidae 

Genre : Mnemiospsis

Espèce : leidyi

Description 

Ce cténophore à l’apparence d’une méduse est un organisme pélagique gélatineux de forme généralement ovale. Avec une taille qui varie selon les régions du globe, il mesure entre 3 et 12cm de long pour 2,5cm de diamètre. Son corps très transparent, se divise en six lobes : 2 deux gros et 4 petits moins visibles. Le gros lobe, bien visible et volumineux alterne avec deux petits. Le corps est recouvert sur toute sa longueur de palettes natatoires ciliées disposés en 8 rangées mériennes. On observe de 2 rangées sur les gros lobes, et une sur chaque petit lobe. L’organisme se déplace par battement synchrone de ses cils. Le cténophore est doté de cellules particulières, les colloblastes. Ce sont des cellules spécialisées, qui servent à la défense et à la capture des proies. En effet, elles sécrètent un liquide visqueux qui permet de retenir par ses propriétés adhésives les petits constituants du microplancton. Elle est également capable de de générer un courant d’alimentation pour filtrer de très grand volume d’eau. Le courant crée est indétectable par les proies. Cette forme de prédation permet au cténophore de pourvoir capturer aisément une large gamme de proies de microplanctons et larves de poissons. [9,10]

Biotope

Minemiopsis se retrouve dans la colonne d’eau des estuaires, des baies et des eaux côtières marines. Ce cténophore apprécie les eaux peu profonde et riches en apports organiques où elles forment d’important agrégats. Il s’agit d’une espèce eurytherme et euryhaline. En effet, elle tolère des grandes variations de la salinité de l’eau et de la température. Elle est également capable de résister à des taux d’oxygènes très faibles. Toutes ces propriétés permettent à l’organisme d’être capable de coloniser et d’envahir un grand nombre de milieux même pollués.  [8,10]

Eléments de reconnaissance 

Cet organisme est fortement réfléchissant à la lumière du soleil ou à celle d’un phare de plongée. Le cténophore est capable de produire une bioluminescence et d’émettre une lumière verte la nuit, grâce à ses palettes natatoires ciliées. Généralement, l’animal est transparent ou translucide. [9]

Reproduction 

Mnemiopsis leidyi est un organisme doté à la fois des organes reproducteurs mâle et femelles. Le cténophore hermaphrodite est donc capable de s’autoféconder. La fécondation donne lieu à une larve nageuse pélagique caractéristique, appelée cynippide. En 1 jour, un individu adulte de grand taille peut émettre plusieurs milliers d’œufs. Plus l’individu sera grand, plus il sera capable de produire des œufs (jusqu’à 12 œufs par jours). La reproduction à lieu un rythme phénoménal.  Dans des conditions nutritives et thermiques optimales, les œufs libèrent des larves qui deviendront des adultes flottant librement en seulement 14 jours. Dans certains cas, cette espèce est capable se reproduire à l’état larvaire dans certains cas. Mnemiopsis possède la particularité de pouvoir régénérer certains de ses tissus s’ils sont endommagées .[11]

Originaire des côtes atlantiques et des estuaires de l’Amérique Sud et Nord, l’espèce Mnemiospsis ledyi s’est accidentellement introduite en Mer noire via les eaux de ballast des navires. Depuis, le cténophore s’est propagé par l’intermédiaire des courants pour envahir de nombreuses mers tel que la mer Egée, la mer Caspienne ou encore la mer Méditerranée. Elle est apparue dans les années 2000 sur les cotes françaises et continue aujourd’hui de proliférer dans des proportions importantes. [12]

Historique de son introduction : 

Impacts écologique 

Impacts économiques

Mnemiospsis leidyi provoque de grands déséquilibres économiques Le cténophore, par son invasion, porte fortement préjudice aux activités commerciales de la pêche. En effet, il diminue les prises en encrassant le matériel de pêche. Ce prédateur peut aussi se nourrir de larves et œufs de poissons qui sont importants commercialement. Cette consommation peut affecter la production piscicole locale et engendrer un épuisement total des stocks. La prolifération du cténophore porte atteinte également au tourisme côtier et peut provoquer une obstruction de l’arrivée des eaux de refroidissement des usines de dessalement et des installations industrielles.  [8]

Mnemiopsis leidyi, est à l’origine de gros changements dans les écosystèmes qu’il parvient à coloniser. Ce prédateur généraliste très vorace, dévore tout ce qui flotte dans le plancton. Il se nourrit également de larves et œufs de poisson pélagique. Il est possible de retrouver jusqu’à 500 individus au mètre cube.  Ces grands agrégats, peuvent réduire les communautés autochtones de zooplancton. En effet, ils peuvent engendrer des effets négatifs, par concurrence, sur l’alimentation des poissons. A l’échelle de la chaine alimentaire marine, d’importantes cascades trophiques vont apparaître.  Par exemple, en mer noire, Mnemiopqis est à l’origine du développement d’un copépode, Acartia causi, qui se nourrit des restes d’un autre copépode, Oithona nana dévorés massivement par les cténophores. Les effets de cette espèce en méditerranées sont moins spectaculaire qu’en Mer noir et sont pour l’instant négligeables. [8,13]

Gestion

Mnemiopsis leidyi est une espèce beaucoup trop largement répandu en mer Méditerranée pour que éradication de l’espèce soit envisageables. Néanmoins, les introductions supplémentaires du cténophore peuvent être toutefois évités. Pour cela, une réglementation adaptée a été instaurée concernant le traitement et l’échange des eaux de ballast des navires. En 1997, dans les mers russes, Beroe ovata, une autre espèce de cténaire, a été introduite. Cette introduction vise donc à juguler l’inquiétante expansion des Mnémiopsis. En effet, Beroe ovata est une espèce qui se nourrit exclusivement de sa cousine, Mnemiopsis leidyi. En 2011, les chercheurs en sciences marines et maritimes d’institutions scientifiques, ensembles, ont organisé le projet Mémo. Ce projet, a pour objectif principal de mieux connaître cette espèce afin de prévenir et éviter l’apparition de nouvelles catastrophes comme celle survenue en mer noire. [9,13,14]

Beroe ovata 

© 2000 by Image Quest 3-D

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