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En 1996, une croissance anormale de population de bivalves a été constatée proche
de la côte de Darwin, au nord de l’Australie. L’évènement est par la suite caractérisé comme un des rares succès d’éradication d’espèce invasive aquatique dans le monde.

Après sa détection, le port a directement été placé en quarantaine, avec fermeture de son accès. L’action de lutte a été physique et chimique : arrachage par les plongeurs puis déversement de mélange de Calcium et Hydrochlorite de sodium solide. Puis chaque coque de bateau est traitée au sulfate de cuivre. Conséquence : En à peine une semaine, toute la population de Mytilopsis sallei disparaît. Au final, 160 tonnes d’hydrochlorite et 6 tonnes de sulfate de cuivre ont été déversé dans le port, entraînant la mort des mollusques mais également de la majeure partie des espèces présentes dans le port. C’est une victoire contre le développement de l’espèce invasives mais également une perte de biodiversité. [36]

Dans les années 1970, l’Angleterre a fait face à une invasion d’algue brune, la Sargasse du Japon, introduite par des naissances d’huîtres utilisées dans l’ostréiculture. A chaque cycle printanier, l’algue provoque des dégâts sur les parcs mytilicoles par accumulation, empêchement de la circulation de l’eau et de l’apport en nutriments, mais également par arrachement des moules commercialisables. Le constat est équivalent en ostréiculture. Un arrachage manuel a été vainement tenté, de même que l'implantation de barrages.

Aujourd’hui, l'algue est étudiée de par son rendement économique potentiel, avec la possibilité d'extraction de composés d'intérêts. Le projet "Sargasses" en étudie la faisabilité. [35]

La lutte contre les espèces invasives se base tout d'abord sur des études et observations. L'apprentissage se fait par les erreurs. Nous allons ici lister quelques projets ayant aboutit ou non (pas nécessairement situé en Mer Méditerranée).

Projets

L'Algue Sargassum muticum

Le mollusque Mytilopsis sallei

Très courante, cette espèce invasive de crabe se nourrit de juvéniles et aux espèces utilisées en aquaculture. L’ensemble des chaînes trophiques des milieux concernés est modifié. Il est projeté de lutter contre sa prolifération par lutte biologique : Introduction de son parasite principal, la Sacculine (Sacculina carcini). La Sacculine va prélever sa nourriture sur le crabe par parasitage de ses organes internes, et va engendrer un ralentissement de sa croissance et de son rythme de mue, en le privant de ressources énergétiques. Chez la femelle crabe, il n’y aura plus de ponte par réduction des ovaires, et chez le mâle il peut y avoir modification des caractères sexuels et dégénérescence. [37]

Le crabe Carcinus maenas

Dans les années 1960, ces espèces de carpes ont été importées aux États-Unis. De grande taille et à vitesse de reproduction surprenante, ces espèces originaires d’Asie sont classées comme espèces envahissantes. Très présentes dans le fleuve du Mississipi, les carpes entraînent une perte massive de biodiversité dans le milieu, et ainsi une perte de ressources de pêche et des problèmes sanitaires.

Pour lutter contre sa propagation, les Etats-Unis ont mis en place un système de barrières de dispersion électrique visant à empêcher la migration des poissons entre le bassin du fleuve et la zone sensible des Grands Lacs. Une impulsion de courant électrique continu est envoyé dans les électrodes de part et d’autre de la berge, créant dans l'eau un champ électrique qui dissuade les poissons de franchir la barrière. Lorsqu’un poisson pénètre dans le champ électrique, la montée du voltage perturbe ses mouvements et il se trouve rapidement repoussé hors du champ par le flux de l’eau.

Le même système peut être utilisé pour la prévention de l’entrée des poissons migrateurs non indigènes dans les rivières et les bassins hydrographiques. Cependant, il comporte des dangers car peut toucher des baigneurs non prévenus, ou tuer les organismes à faible résistance. [38]

©SMEL

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