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Les impacts des invasions peuvent être observés localement, mais les moteurs de l'invasion biologique sont, à un degré croissant, globaux. Toutefois, il y a peu de données complètes qui permettent de mettre en évidence la plupart des impacts économiques des espèces envahissantes marines. La recherche scientifique commence à peine à entrevoir l'ampleur de ces impacts sur la Méditerranée et, pour la plupart de ces introductions, les effets sont complètement inconnus. Au cours de ces dernières décennies, il y a plus de 900 espèces exotiques qui ont été découvertes au niveau des milieux côtiers de la Mer méditerranée. [7]

L’ouverture du canal de Suez a permis aux navires de pouvoir faire le lien entre Europe en Asie sans devoir contourner le continent Africain par le cap de Bonne espérance et sans déposer marchandises par voie terrestre entre la Méditerranée et la mer Rouge. L’agrandissement du canal en 2015, toujours dans un intérêt purement économique (fluidifier et augmenter le trafic), pourrait engendrer des effets dévastateurs sur la biodiversité. [5]

 

L’ensemble de l’écosystème de la méditerranée risque d’être affecté et avec lui également toutes les activités humaines qui en dépendent tel que la pêche.  En effet, l’augmentation du trafic maritime var de pair avec celui des espèces invasives. De plus, la mer méditerranée est une mer semi-fermé qui par conséquent, est très sensible aux perturbations extérieures. On suppose aujourd’hui que plus de 440 espèces d’invertébrés, de poissons et de macrophytes auraient déjà envahi la méditerranée grâce au canal.  Les invasions de ces espèces lespiennes peuvent se faire de différentes manières. Soit directement par des espèces capables de flotter ou nager qui parviennent à s’adapter ou résister aux différences de conditions de milieu entre la mer Rouge et la Mer Méditerranée. Soit par l’intermédiaire du trafic maritime, par fixation sur les coques de bateaux (fouling) ou par transport à l’intérieur même des bateaux. [6]

 

La Caulerpe Taxofolia, surnommée "l'algue tueuse", envahit progressivement les herbiers de posidonie. Cela a des effets négatifs non seulement sur les Posidonies mais également sur d'autres écosystèmes. [4]

La posidonie, plante à fleur aquatique endémique de la Méditerranée, édifie de vastes prairies sous-marines, que l'on nomme « herbiers ». Ces herbiers forment un écosystème très important, le plus complexe et développé de Méditerrané. Il constitue un lieu de vie, d’alimentation, de frayère, de nurserie essentielle à nombreux poissons. Son rôle est fondamental aussi par sa production d’oxygène et par sa capacité à limiter l’érosion des côtes en limitant la force des courants. [3]

L'homme endosse souvent le rôle de maitre d'œuvre dans les invasions biologiques. En effet, l'homme a depuis toujours favorisé le déplacement d'espèces au-delà de ce que le naturel permet. Parfois, les activités humaines sont mêmes à l'origine d'introduction non volontaire d'espèces dans de nouvelles aires géographiques qui sont rapidement devenus invasives. L'introduction de Caulerpa Taxifolia et l'ouverture du Canal de Suez en sont 2 exemples. [2]

Le poisson-lapin (Siganus rivulatus) dégarnit massivement les rochers en consommant des algues qui servaient de nourriture à de nombreuses autres espèces. 

Néanmoins, seulement une petite fraction des nombreuses espèces marines introduites parvient à prospérer et envahir de nouveaux habitats. Toutefois, il est impossible de généraliser les effets des espèces étant donné que leurs effets sur la biodiversité peuvent être très différents selon le lieu le moment et, selon le cas, avec une puissante capacité d’invasion ou non. Les invasions marines ont bien souvent des répercussions sur la santé humaine en causant des maladies, et également sur l’économie. [1]

©Zvika Fayer 2015

Les espèces envahissantes ont transformé les habitats marins dans le monde entier. Les plus nocifs de ces envahisseurs constituent une menace colossale pour la structure, la fonction et la biodiversité des écosystèmes marins. En effet, elles engendrent des changements dans la composition et l’abondance des espèces dans les différents habitats.  Elles transforment aussi la structure des habitats et créent des réactions en chaîne au sein du réseau trophique pouvant entraîner d’important points négatifs sur l’écosystème. [1]

Menaces pour l'environnement 

Les eaux de bassins étant régulièrement rejetés en mer, l’algue s’est introduite accidentellement dans le milieu naturel en 1984. L’espèce s’est d’abord développée localement sous le Musée et s’est rapidement propagée ensuite grâce à son mécanisme de dissémination végétative naturelle. [4]

La Caulerpa Taxifolia, algue d’une grande qualité ornementale, est utilisé pour décorer les bacs tropicaux de l’aquarium du Musée Océanographique de Monaco. [4]

©Swim the riviera

Selon Stefan Kalogirou (département de l’écologie marine de l’université de Göteborg:

"La Méditerranée est la mer la plus envahie au monde, mais notre compréhension de la façon dont les espèces exotiques affectent les écosystèmes est entravée par le manque de connaissance de base des communautés animales et végétales sur la côte. Une fois que les espèces sont devenues établies en Méditerranée, il est presque impossible de les éradiquer.”

L'interception ou l'élimination des voies sont probablement les seules stratégies efficaces pour réduire les impacts futurs. De sorte que l’argent alloué à la prévention des invasions est bien dépensé, l’établissement de priorités est essentiel. Afin de mettre en évidence des actions prioritaires, il est impératif de connaître quelles espèces risquent d'être les plus dangereuses pour les écosystèmes indigènes, leur distributions actuelles et leur transport dans de nouvelles régions. [7]

Les invasions via le canal peuvent aussi entrainer d’importants impacts économiques et écologiques comme c’est le cas avec les espèces du genre Lagocephalus. En effet, ces espèces affectent considérablement les pêches commerciales en endommageant les filets des pêcheurs. De plus, ces espèces sont composées d’une chair très toxique capable de provoquer des vomissements, des problèmes respiratoires, et parfois la mort. Leur consommation est donc très dangereuse. La propagation spectaculaire de ces poissons toxiques le long de la côte méditerranéenne consolide le besoin d’une campagne d'information afin de sensibiliser le public aux risques qu'ils présentent pour la santé humaine. [6]

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